Les négociations sur Gaza au Caire se terminent sur un nouvel échec
par Nidal al-Mughrabi
LE CAIRE (Reuters) — Le Hamas a annoncé dimanche que sa délégation allait quitter Le Caire dans la soirée pour consulter la direction du mouvement palestinien en exil après une nouvelle session de négociations qui n’a pas permis d’enregistrer de progrès en vue d’une trêve dans la bande de Gaza.
Une source informée du déroulé des discussions a déclaré à Reuters que les négociations étaient proches de «s’effondrer» et que le directeur de la CIA américaine, William Burns, avait lui aussi quitté la capitale égyptienne pour s’entretenir en urgence avec le Premier ministre qatari à Doha.
Les Etats-Unis et le Qatar vont exercer chacun de leur côté une «pression maximale» sur Israël et sur le Hamas pour qu’ils continuent à négocier, a dit cette source.
Un responsable palestinien avait auparavant dit à Reuters que le Hamas était disposé à parvenir à un accord avec Israël, «mais pas à n’importe quel prix».
«Tout accord doit mettre fin à la guerre et conduire au départ des forces israéliennes, or Israël ne s’y est pour l’instant pas engagé», a dit ce responsable qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat.
Benjamin Netanyahu a de son côté réaffirmé ce dimanche son opposition totale à une fin de la guerre à Gaza, martelant qu’une telle issue permettrait au Hamas de se maintenir au pouvoir et de continuer de menacer Israël.
Il s’est toutefois dit disposé à une suspension des combats en l’échange de la libération d’otages encore détenus dans la bande de Gaza.
«Mais si Israël fait montre de bonne volonté, le Hamas reste arc-bouté sur ses positions extrémistes, en premier lieu quand il demande le retrait de toutes nos forces de la bande de Gaza, de mettre fin à la guerre et de laisser le Hamas au pouvoir», a dit le chef du gouvernement israélien.
«Israël ne peut pas l’accepter.»
Le Premier ministre israélien s’est entretenu dimanche au téléphone avec le président français Emmanuel Macron, qui l’a une nouvelle fois exhorté à «mener à bien ces négociations qui pourraient conduire aux libérations d’otages, à la protection des civils par un cessez-le-feu et à la désescalade régionale», a fait savoir l’Elysée.
«La France soutient pleinement les efforts de médiation en cours. Le destin des Palestiniens de Gaza ne peut pas être soumis plus longtemps aux menées terroristes du Hamas et les opérations israéliennes doivent cesser», a encore dit Emmanuel Macron, en réitérant son opposition à une offensive à Rafah, selon l’Elysée.
La poursuite des pourparlers dans la capitale égyptienne n’a pas empêché les forces israéliennes de poursuivre leurs attaque contre la bande de Gaza, des avions de combat et des chars continuant de bombarder l’enclave, faisant de nombreuses victimes.
Selon le dernier bilan en date communiqué par les autorités sanitaires de Gaza, plus de 34.600 Palestiniens ont été tués et plus de 77.000 ont été blessés depuis qu’Israël a engagé sa riposte à l’attaque commise le 7 octobre dernier par des combattants palestiniens appartenant en grande partie au Hamas.
(Nidal al-Mughrabi au Caire et Ari Rabinovitch à Jérusalem, avec Elizabeth Pineau à Paris ; version française Nicolas Delame et Tangi Salaün)